par De Luminae
Première phase – Ce qui est enregistré
L’énergie lumineuse reçue par chaque élément de la rétine provoque une réaction photochimique qui se transforme en impulsions nerveuses. Ces impulsions sont transmises par les fibres des nerfs optiques aux différentes régions spécialisées du cortex : aires visuelles où sont enregistrés les stimuli (image statique, fugitive, image cérébrale), aire associative où sont comparées les sensations (orientation, mouvements) et aire psychique où se réalise l’évocation abstraite (naissance des idées).
L’œil peut être considéré comme le prolongement du cerveau car la région du cortex affectée à la vision possède autant d’éléments indépendants qu’il en existe dans la rétine.
L’énergie lumineuse reçue est constituée d’un ensemble de radiations définies par le terme général de rayonnement visible. Ces radiations, lorsqu’elles atteignent les photorécepteurs situés sur la rétine (appelés « cônes » et « bâtonnets »), déclenchent simultanément deux sensations : la sensation de l’intensité lumineuse (via les bâtonnets) et la sensation de la couleur (via les cônes), elle-même décomposée en sensations de teinte et de saturation. Une image cérébrale est donc composée à partir de ces trois types d’informations. Elle constitue une « photo » de ce qui se présente devant nous, dans notre champ de vision. La réaction humaine dans cette première phase de vision est une sensation : sensation d’intensité lumineuse ou de couleur. C’est la première étape de la vision.
Seconde phase : Compréhension de ce qui est enregistré
L’image d’une ambiance lumineuse peut provoquer des réponses différentes suivant les sujets. C’est un processus complexe. Il existe différentes hypothèses de modèles pour les processus cognitifs qui conduisent à la compréhension de l’image enregistrée sur l’aire visuelle du cortex.
Le processus dans cette deuxième phase de vision est une compréhension/incompréhension, c’est un traitement mental de l’image enregistrée dans la première phase de vision, et qui amènera aux réactions de la troisième phase.
Troisième phase : L’émotion en réaction au stimulus visuel
Après la première phase de réception du stimulus (réactions physiologiques) et la phase de compréhension, la troisième phase engendre des réactions émotionnelles et subjectives.
Ces réactions dépendent de nombreux paramètres socioculturels qui sont propres à chacun. Une personne pourra ressentir un espace comme élégant alors qu’une autre le trouvera prétentieux ou fade… C’est cette phase qui explique nos réactions tel qu’exprimées dans le chapitre 2 (par exemple, le panthéon de Rome dont le zénith ouvert d’un cercle de lumière ajoute à la magie du lieu). La magie du lieu ne vient pas de la compréhension mentale (seconde phase de vision), mais d’une appréhension émotionnelle du même espace.
Texte issu des travaux de thèse de Ljubica MudriMUDRI, Ljubica. Aide à la conception de l‟éclairage naturel dans la phase d‟esquisse architecturale et son impact sur l‟énergétique du bâtiment. Thèse de doctorat “ Energétique”, Ecole des Mines de Paris, 17 décembre 1996..