par Lumibien

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Définition

La méthodologie retenue pour caractériser la qualité d’une vue sur l’extérieur provient des travaux d’Hellinga (Hellinga H., Daylight & View : The influence of windows on the visual quality of indoor spaces, Thèse de doctorat, Université Technique de Delft, Pays-Bas, 2013).

Cette recherche propose de déterminer la qualité d’une vue sur l’extérieur sur la base d’un système de points attribués selon les éléments présents dans la vue. L’algorithme utilisé pour cette caractérisation est le suivant :

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La qualité de la vue est donc déterminée en fonction du nombre de points qu’elle obtient. L’échelle est la suivante :

Score ≥ 8 points : Vue de qualité élevée

5 ≤ Score ≤ 7 points : Vue de qualité moyenne

Score ≤ 4 points : Vue de qualité faible

Unité

Sans unité.

Méthode de calcul 

Le calcul se fait actuellement de manière manuelle car l’algorithme développé par Hellinga ne propose pas de seuils qui permettent d’en envisager un codage.

Donnée d’entrée

Une photo de la vue sur l’extérieur, soit une image de synthèse de haute qualité si le bâtiment est en conception.

Seuil et/ou références

Dans le cadre de CLEA, nous avons réfléchi à des seuils chiffrés pour chacune des étapes de l’algorithme. Nous avons émis des hypothèses pour chacun de ces seuils que nous avons tenté de valider via un questionnaire dont les principaux résultats sont présentés dans la section « validation ».

Résultats

Nous comparons les résultats de l’algorithme avec des appréciations faites par les 53 participants au questionnaire mis en place dans le cadre de CLEA pour les vues proposées.

Pour chaque image, une des questions demande de noter la qualité de la vue entre 0 et 12 pour les vues naturelles et entre 0 et 11 pour les vues urbaines. Dans le tableau ci-dessous, la colonne 3 montre la moyenne des notes pour les 53 participants et la colonne 2 la note tel que l'algorithme d'Hellinga la calcule.

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Validation : Logique de l’indicateur

Besoin

Les recherches montrent que la qualité de la vue sur l’extérieur est un élément qui participe à la notion d’agrément en éclairage naturel du cadre bâti.

La connaissance de la qualité d’une vue sur l’extérieur peut avoir de multiples applications concrètes et répondre à des besoins de divers acteurs de la construction. Une méthodologie de caractérisation de la vue sur l’extérieur peut intéresser par exemple :

  • Les promoteurs immobiliers pour mieux valoriser leurs biens,
  • Les organismes de certification environnementale pour proposer une méthodologie dans leurs référentiels de certification,
  • Les particuliers pour les assister dans leur choix lors de la recherche de biens immobiliers,
  • Les bureaux d’étude et architectes pour adapter leur conception en fonction des enjeux de la vue sur l’extérieur.
Réponse au besoin

L’indicateur Qualité de la vue sur l’extérieur permet d’évaluer de manière simple et rapide la qualité d’une vue.

Il répond directement au besoin d’une méthodologie pour caractériser l’agrément en éclairage naturel et apprécier la donnée complexe qu’est la vue sur l’extérieur.

Disponibilité / rapidité

La caractérisation manuelle de la vue sur l’extérieur à partir d’une photo ou d’une vue réelle ne prend que quelques minutes.

Validation : Fiabilité

La méthodologie, l'algorithme, a été validée dans le cadre des recherches d’Hellinga (Hellinga H., Daylight & View : The influence of windows on the visual quality of indoor spaces, Thèse de doctorat, Université Technique de Delft, Pays-Bas, 2013). L’appréciation de diverses vues sur l’extérieur qui ressort du questionnaire mené au sein de CLEA présente des corrélations significatives avec la méthodologie qui renforcent sa fiabilité (voir paragraphe « Résultats »).

Toutefois, les réponses du questionnaire et les discussions dans le cadre du projet CLEA montrent que la question de l’algorithme relative à la "diversité de la vue" est un aspect complexe. Par exemple, la "diversité" du point de vue d'un ingénieur n'a pas la même signification que pour un architecte, etc. La diversité des façades est liée aux divers aspects esthétiques, architecturaux, etc. et ce critère nécessite un approfondissement et des recherches complémentaires pour arriver à une définition satisfaisante pour un usage dans la pratique professionnelle du bâtiment.

Comme nous l'avons remarqué, la question du climat dans les images a une influence et doit être étudiée plus avant.

L’accès à la vue depuis un point à l’intérieur du local considéré peut également être caractérisé en fonction de la portion de vue visible. Dans le questionnaire, nous avons uniquement cherché à valider l'aspect qualité de la vue de manière "absolue", indépendamment du point de vue dans le local. Chaque point du local dispose d'une vue vers l'extérieur différente. Dans le cadre de CLEA, nous n'avons pas cherché à approfondir cet aspect qui nécessite une validation différente.

Enfin, pour utiliser cet indicateur en conception, il nous reste à étudier certaines spécificités en lien avec les images de synthèse de la vue vers l'extérieur. Le bâtiment n'étant pas construit, il n'est pas possible de proposer de photos depuis l'intérieur de celui-ci. La visualisation ne peut alors passer que par des images de synthèse (ou d'un drone).

Ces approfondissements sont à mener dans le souci de proposer cet indicateur à l'utilisation dans la conception architecturale, ainsi qu'aux maîtres d'ouvrage, promoteurs, etc. Il s'agit d'un indicateur très complexe, combinant de nombreux aspects qualitatifs et quantitatifs, mais qui s'avère très utile et mérite la poursuite des travaux.

Pour CLEA, nous avons réfléchi à des seuils chiffrés pour chacune des étapes de l’algorithme. Dans le questionnaire que nous avons mis en place, nous avons posé des questions relatives à l’importance d’un élément d’une vue en fonction de sa taille relative dans la vue.

L’analyse des 53 réponses du questionnaire a permis d’établir des tendances qui devront être validées par un panel plus large de répondants. Les observations majeures sont les suivantes :

  • Les vues qui contenaient entre 80 et 90% d’éléments naturels et 10 et 20% d’éléments construits ont été jugées comme naturelles par moins de 20% des répondants. Cela indique que pour qu’une vue soit jugée naturelle, elle ne devrait pas contenir plus de 10% d’éléments construits.
  • Parmi les vues présentées dans le questionnaire, il ressort qu’une vue qui offre moins de 10% de vue sur le ciel est jugée comme présentant une vue du ciel satisfaisante par moins de 20% des répondants. Une vue qui offre environ 20% de vue sur le ciel est jugée comme présentant une vue du ciel satisfaisante par 80% des répondants.
  • Pour les vues présentées, les éléments naturels ou construits situés à plus de 200m sont jugés lointains par plus de 80% des répondants.
  • Sur la base des vues présentées, 70% des répondant estiment que la présence de moins de 10% de verdure dans une vue urbaine ne change rien à la qualité de la vue.

Ces tendances ne permettent pas de valider des seuils pour l’algorithme de caractérisation de la vue sur l’extérieur car le nombre de répondants n’est pas suffisamment élevé et la méthodologie du questionnaire présente quelques failles. Néanmoins, ces tendances confirment que les hypothèses que nous avions émises dans le cadre du projet CLEA sont réalistes. Les recherches doivent se poursuivre pour approfondir et raffiner l'algorithme, valider les seuils afin d’envisager le codage de cet algorithme de caractérisation de la vue sur l’extérieur et de proposer cet indicateur au public.

Ambiances lumineuses en lumière de jour