par Lumibien pour Guide ICEB
Dans notre contexte de promotion de l’éclairage naturel dans le bâtiment, ce phénomène complexe de réaction subjective de ce que nous voyons, peut se traduire par une tolérance plus grande à des luminances élevées ou des rapports de contrastes forts en lumière naturelle par rapport à la lumière artificielle. En effet, une fenêtre est associée, plus ou moins consciemment chez chacun de nous, à une vue vers l’extérieur, à la pénétration des rayons du soleil ou encore à une dynamique de la lumière. Autant de phénomènes que n’offre pas la lumière artificielle.
A la suite de ce processus d’appréciation des ambiances lumineuses, on pourrait ajouter une quatrième phase qui est l’impact du stimulus lumineux et du rayonnement énergétique non visuel qui lui est associé sur la santé et le bien-être du sujet. De nombreux phénomènes ont été observés et validés par des recherches poussées.
Le SAD (Seasonal Affective Disorder ou syndrome dépressif saisonnier) se manifeste par une baisse de moral et des syndromes dépressifs légers à l’entrée de l’hiver lorsque la disponibilité en lumière naturelle diminue causant un dérèglement de la production de la mélatonine, autrement appelée l’hormone du sommeil, donc des cycles circadiens. Ce syndrome affecte principalement les habitants des pays à latitudes élevées où la durée du jour pendant l’hiver peut être très faible.
La découverte récente de la mélanopsine, protéine photosensible située sur la rétine, a permis de mieux comprendre les cycles circadiens et le SAD. Les cellules photosensibles contenant la mélanopsine reçoivent une stimulation maximale par les courtes longueurs d’ondes du rayonnement lumineux, c’est-à-dire les lumières à dominante de bleu. Elles produisent un signal nerveux qui n’est pas traduit par une réponse visuelle mais par une stimulation de l’hypothalamus, une des parties du cerveau responsable de la gestion des rythmes circadiens, gérant ainsi la production de la mélatonine.
La mélatonine est sécrétée par la glande pinéale et stockée dans l’hypothalamus lorsqu’il y a un signal, c’est-à-dire un rayonnement lumineux dans les courtes longueurs d’ondes. La mélatonine est libérée par le cerveau lorsqu’il n’y a plus de stimulation, autrement dit dans l’obscurité, ce qui entraîne le sommeil.
Il a été montré également, que la lumière naturelle amplifie la production de dopamine, qui est un neurotransmetteur et élément essentiel à la bonne humeur. La dopamine est principalement synthétisée et libérée par des populations de neurones très restreintes situées dans le cortex. La dopamine joue un rôle complexe et intervient dans diverses fonctions importantes, telles que le comportement, la cognition, les fonctions motrices, la motivation, le sommeil ou la mémoire.
Enfin, il a été démontré que la vitamine D, synthétisée par la peau suite à la réception des rayons solaires sur la peau, est une vitamine qui diminue les risques de cancer chez l’homme.
Dans le contexte du lieu de travail, un bon éclairage naturel a souvent été observé comme facteur influent sur l’augmentation de la productivité et la baisse de l’absentéisme. Dans un commerce, un éclairage naturel bien dimensionné peut entraîner une augmentation des ventes et de la fréquentation.
Le rapport A Business Case for Green Buildings in Canada [Lucuik, 2005] synthétise diverses études démontrant l’impact positif de la lumière naturelle sur la productivité et le bien-être. Il y est rapporté que selon ces études, un bon éclairage naturel (niveaux d’éclairement satisfaisant et/ou vue plaisante sur l’extérieur) peut permettre d’améliorer la productivité et la performance de 10 à 25% ainsi que d’augmenter les ventes de 40% dans les commerces. Il a été également observé que l’éblouissement du aux fenêtres peut diminuer la performance entre 15 et 21%.
Dans les écoles présentant des salles de classe à éclairage naturel soigné, il a été observé que les résultats aux tests étaient meilleurs de 5%, le taux de présence des étudiants y était supérieur d’environ 3,5 jours par an et que, sur une période de 2 ans, les problèmes dentaires des élèves étaient diminués et leur croissance améliorée grâce à l’apport de vitamine D.