par De Luminae pour Guide ICEB

Rappelons quelques définitions (issues du Petit Robert) avant d’entrer dans la problématique complexe de la notion d’agrément.

Confort « Tout ce qui contribue au bien-être, à la commodité de la vie matérielle ».
Bien-être « Sensation procurée par la satisfaction des besoins physiques, absence de tensions psychologiques ».
Commode «qui se prête aisément (sans difficulté, sans peine) et d’une façon appropriée à l’usage que l’on fait ».
Agrément «qualité d’une chose, d’un être, qui les rend agréable ».
Agréable «qui agrée, fait plaisir ».

D’après ces définitions, le terme confortable implique l’absence de gêne, qui pourrait provoquer une difficulté, une peine et une tension psychologique, quel que soit le degré de cette tension. Ce qui est confortable n’est donc pas désagréable (car désagréable implique gêne). Mais, nous pouvons aussi remarquer que ce qui est confortable n’est pas nécessairement agréable ! Il existe des lieux dans lesquels il n’y a pas de gêne visuelle, le lieu est confortable (pas de saturations, pas de grands contrastes de luminance ni de couleur, pas de bruit, etc.). Mais dans l’ensemble, l’ambiance peut être monotone, ennuyeuse voire triste, elle n’est donc pas agréable.

Le terme agréable et la notion d’agrément impliquent une autre idée, celle de plaisir. Sans chercher à définir la notion de plaisir, une approche possible pour la notion d’agrémentimgMudri, 2001 dit que : Les concepts d’agréable et de plaisant impliquent la présence d’un stimulus extérieur qui provoque une attention, une tension psycho-physiologique (dont le degré est à définir), ce qui s’oppose à la notion d’un confort lié à l’absence de tension. Pour l’ambiance lumineuse, le stimulus extérieur se traduit par des niveaux et répartitions des luminances, des contrastes et des dégradés de luminances. Ces niveaux et répartitions sont variables d’un instant à l’autre en lumière du jour. La question de la couleur joue également un rôle dans la perception du confort et de l’agrément.

La question de la nature et du degré d’une tension est importante pour qualifier une ambiance en termes de confort et d’agrément. L’absence de tension psycho-physiologique inscrit une ambiance dans le registre du confortable, mais sa présence peut parfois contribuer à l’agrément. La question des limites est subtile et dépend, dans un milieu socioculturel donné, de la sensibilité de l’individu et de la fonction de l’espace. Qualifier une ambiance de confortable signifie qu’il n’y a pas de tension due aux stimuli extérieurs. Cependant, cette ambiance risque d’être ennuyeuse, monotone ou neutre, sans caractère ni intérêt ou qualité. Le terme confortable, malgré sa précision, n’est pas suffisant pour décrire complètement une ambiance lumineuse. La limite du degré de cette tension qui fera basculer une ambiance d’agréable à désagréable est subtile et dépend, dans un milieu socioculturel donné, de la sensibilité de l’individu et de la fonction de l’espace.img[Mudri, 2000] Comfortable and/or pleasant ambiance: conflicting issues? Mudri L., Lénard J.D., PLEA2000 (Passive and Low-Energy Architecture), 2000, Cambridge, GB.

Ambiances lumineuses en lumière de jour