par Lumibien pour Guide ICEB

Les indices d’éblouissement

Il existe peu d’indicateurs d’appréciation de l’éblouissement ou de caractérisation de l’inconfort en éclairage naturel. On en retiendra quelques-uns, ils sont généralement caractérisés sous forme d’indices.

Pour l’éblouissement d’inconfort, le DGI (Daylight Glare Index)imgChauvel, 1983 est une adaptation pour l’éclairage naturel de l’UGR (Unified Glare Rating) qui est un indice couramment usité pour évaluer l’inconfort en éclairage artificiel. Ces indices prennent en compte :

  • la luminance moyenne du champ de vision aussi appelée luminance d’adaptation car elle caractérise les conditions lumineuses auxquelles notre système visuel est adapté à cet instant,
  • la luminance des sources éblouissantes (luminaire ou fenêtre),
  • la taille et position des sources éblouissantes grâce à l’indice de position de Guth et d’un angle solide et
  • la luminance du ciel vu à travers la fenêtre dans le cas du DGI.

Le DGI a souvent été jugé comme peu représentatif de l’éblouissement réellement perçu car il le surestime dans la plupart des cas.

Le DGP (Daylight Glare Probability)imgWienold, 2009 a évolué en un indicateur d’estimation du potentiel d’éblouissement d’un local. Il existe trois méthodologies, le DGPs ou « DGP simplifié » basé uniquement sur l’éclairement au niveau de l’œil duquel peut être déduite la luminance d’adaptation, le DGP basé sur la position des sources éblouissantes, il est exprimé à l’aide d’une formule, ainsi qu’une méthodologie basée sur des simulations complexes utilisant notamment les techniques de lancer de rayons. Ces indices d’éblouissement sont à ce jour les plus prometteurs et font l’objet de recherches et validations en cours.

Les rapports de luminance dans le champ de vision

Dans les diverses recommandations d’éclairage, on trouve souvent la fameuse règle du "1:3:10". Le principe consiste à dire que les luminances du champ de vision d’un individu effectuant une tache de travail statique, doivent rester dans des rapports raisonnables afin de prévenir les situations d’éblouissement dû au trop fort contraste.

Ainsi, il est recommandéimgRea, 1993 - CIBSE, 1994 - CIBSE, 1996 que les rapports de luminances n’excèdent pas les valeurs suivantes :

  • entre le papier et l’écran de visualisation : 3:1 ou 1:3,
  • entre la tâche visuelle (écran ou papier) et les surfaces adjacentes (environnement proche ou ergorama) : 3:1 ou 1:3,
  • entre la tâche visuelle et les surfaces non-adjacentes (environnement périphérique ou panorama) : 10:1 ou 1:10,
  • entre les sources lumineuses (luminaires ou surfaces vitrées) et leur environnement proche : 20:1 ou 1:20.
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Il a été observé dans le cadre d’une campagne de mesures dans des bureaux, que si ces rapports de luminance peuvent être respectés dans le cas de scènes éclairées électriquement, elles ne sont pas nécessairement respectées en éclairage naturel, en particulier lorsqu’une fenêtre est présente dans le champ de vision de l’individu. En effet, dans ce type de configuration, même si une tolérance peut aller jusqu’à 1:50 sur une petite surface du champ de vision (5 % environ), les rapports de luminance tolérés par les occupants de bureaux sont plutôt de l’ordre de 1:6:20imgSutter, 2006.

Il faut cependant être prudent avec ces recommandations car le non-respect de ces ratios n’entraîne pas nécessairement l’éblouissement. L’esthétique de l’espace et la qualité de la vue vers l’extérieur peuvent entraîner une tolérance à des niveaux de contrastes plus élevés.

Le cas du travail sur écran

Pour caractériser l’éblouissement d’incapacité dans le cas d’une tâche visuelle de lecture, l’approche de Blackwell est pertinente. L’Association Française de l’Éclairage (AFE), dans son guide « Éclairage et travail sur écrans de visualisation »imgAFE, 1997, détaille cette méthode dans le cas du travail sur écran. La méthode consiste à dire que la luminance de voile (luminance parasite due à l’éclairage ambiant qui vient s’ajouter à la luminance initiale de la source) maximale acceptable sur un écran qui n’entraînera pas de dépréciation de la performance visuelle est fonction de la luminance de fond de l’écran. Ce qui revient à dire que plus un écran a une luminance de fond élevée, moins l’éclairage ambiant viendra perturber la lisibilité des caractères. Par conséquent les besoins d’occultation de la lumière naturelle seront diminués, permettant ainsi à l’usager de profiter davantage de l’éclairage naturel sans en subir de perturbation sur son écran.

Ambiances lumineuses en lumière de jour